
KRA Firmin Kouadio
Doctorant en anthropologie de la santé, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
Parcours
Formation
2016-2020 : Doctorant en anthropologie de la santé à l’Université Alassane Ouattara (UAO), Département d’anthropologie et de sociologie et Chaire Unesco de Bioéthique (CUB) - Bouaké, Côte d’Ivoire . Thèse intitulée « Contre-rites et construction sociale de résilience aux risques encourus dans les pratiques funéraires des sénoufos de Côte d’Ivoire », sous la direction de Francis Akindès (CUB, UAO) et Marc Egrot (LPED). Bourse ARTS 2019-2020 IRD avec accueil au Laboratoire Population, Environnent et Développement (LPED).
2014-2016 : Master 2 en anthropologie « Vécu social des mesures d’évitement de la manipulation des morts en contexte d’épidémie d’Ebola » Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
2013-2014 : Master 1 en anthropologie « Réinsertion socio-économique des démobilisés à Bouaké » Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
2010-2013 : Arrêt de formation pour cause de crise post-électorale
2009-2010 : Deuxième année de Licence, Université de Bouaké délocalisée à Abidjan (crise militaro-politique)
2008-2009 : Première année de Licence, Université de Bouaké délocalisée à Abidjan (crise militaro-politique)
2008 : Baccalauréat, Lycée Mutuelle pour la valorisation de l’enseignement privé (MUVEP) de Tanda, Côte d’Ivoire
Thèmes de recherche
Mots clés : impératifs socio-culturels, élaboration des politiques de riposte aux épidémies, rites funéraires, épidémies, occasions de contact, Maladie à virus Ebola, Covid-19, contre-rites, résilience, rites de réparation
Principales questions scientifiques
Comment articuler les exigences de bio-sécurité en période d’épidémie avec les impératifs funéraires ?
Membres de réseaux
RAEE : Réseau anthropologie des épidémies émergentes
Sonar-Global : A Global Social Sciences Network for Infectious Threats and Antimicrobial Resistance
Programmes de recherche
JEAI RiF&piC
CORAF
CoMeSCov
Description du projet de thèse
La présente thèse sur les pratiques funéraires chez les sénoufos de Côte d’ivoire, inscrit dans l’axe anthropologie du programme RiF&piC se propose de comprendre le fort attachement des populations aux rites funéraires pour éclairer les politiques de riposte aux épidémies. Les pratiques funéraires sont en effet considérées par a santé publique comme l’un des principaux facteurs de diffusion de certaines maladies transmissibles. Déployées dès l’agonie, ces pratiques funéraires visant à accompagner les mourants, les morts ou encore les familles, sont des occasions de plusieurs contacts directs avec le cadavre, entre les vivants ou les liquides corporels. Elles sont également lieu à d’importants rassemblements et sont aussi des moments de contact avec des objets potentiellement souillés lors des soins mortuaires. Pendant les épidémies de maladie à virus Ebola, de Marburg, de peste, de choléra ou encore de Covid-19, la santé publique impose des mesures préventives visant à interdire ou à réaménager ces pratiques culturelles afin de limiter la propagation de la maladie. Ces mesures sont souvent difficilement vécues par les populations. Dans leurs représentations, ne pas réaliser les rites funéraires imposés par la culture, leur fait courir des risques socialement considérés comme plus importants à celui de la transmission d’une maladie. Les rites funéraires sont perçus par des populations comme des impératifs socio-culturels ayant une fonction et une signification spécifique. Dans les représentations étiologiques populaires, ne pas les exécuter induirait des risques de malédictions ou de malheurs. Par conséquent, le travail des équipes d’intervention se déroule souvent dans une ambiance délétère avec parfois des assassinats. En Côte d’Ivoire, l’analyse du vécu des mesures d’évitement de la manipulation des cadavres, dans le cadre du programme EboCI, montre que les recommandations ces mesures n’ont pas été suivies. Par ailleurs, les autorités sanitaires étaient démunies pour les faire respecter. Comment articuler les exigences de santé publique avec ces impératifs funéraires pour favoriser la mise en œuvre des mesures ? Face à cette question, l’OMS et d’autres institutions encouragent des recherches en anthropologie pour mieux se préparer aux futures épidémies. Dans la même perspective, lors de la restitution des résultats du programme EboCI, les autorités sanitaires ivoiriennes ont exprimé le besoin de recherches sur les rites funéraires. Le programme RiF&piC a été ainsi conjointement élaboré et mis en place par le LPED et la Chaire Unesco de Bioéthique. L’objectif de la thèse est d’analyser les occasions de contacts dans les pratiques funéraires. Elle vise spécifiquement à faire une typologie des rites funéraires ; identifier les occasions de contacts dans ces pratiques ; comprendre les fonctions et significations sociales de ces contacts ; analyser les types de risques encourus lorsque ces rites ne sont pas exécutés ; identifier les contre-rites et décrire des mécanismes de résilience permettant d’apaiser les peurs des populations.
Organisation de séminaires, colloques, ateliers
Publications
2019
2017
Desclaux, Alice, Anoko Julienne, Akindès Francis, Bila Blandine, Diop Moustapha, Egrot Marc, Houngnihin Roch, Kra Firmin, Madindé Jeanne, Youla Sylla Thierno, Sow Khoudia, Taverne Bernard. « L’anthropologie engagée dans la lutte contre Ebola (2014-2016) : approches, contributions et nouvelles questions ». Sante Publique Vol. 29, no 4 (12 octobre 2017) : 477 85.